Quelque chose change !

Les toits ourlés d’échafaudages,
les murs ceints de bâches,
à n’y regarder qu’en passant,
le musée semble figé,
pris dans une très lente mue.

Ce n’est pas qu’un chantier, c’est une promesse.

Ces futs de métal, squelette du chantier,
se tendent vers les voûtes
comme pour les soutenir dans leur fatigue ancienne.

Chaque tube est une promesse,
chaque plancher un souffle tendu
entre le passé qui chancelle et l’avenir en équilibre

Ici, rien n’est décor,
tout est soutien, structure, silence métallique.

Ils sont là, posés sans bruit,
outils, ustensiles,
œuvres en devenir,
comme endormis au milieu du chantier,
gardant la mémoire du travail en train de se faire.
Elles ne sont pas encore œuvres
mais déjà plus vestiges,
témoins d’une lente reconstruction,
compagnons silencieux et prochains acteurs
d’un lieu qui va renaitre
où l’ancien et le nouveau dialoguent
dans un silence empreint d’émotions.

Bertrand MENGUY écoute le musée en chantier, il collecte les objets fatigués, les matières oubliées, il compose avec l’abandon.
Plomb, boulons rouillés, poutres et chutes de bois, moellons, fragments de miroirs, documents, objets divers ; autant de vestiges oubliés que ses mains façonneront.
Un univers où la mémoire redevient matière à rêver.